Le Greta Val de Loire en partenariat avec l'ERTS organise une 3ème session de formation…
Témoignage : « J’ai intégré la formation qualifiante que je voulais. »
À l’AFPA, nombreux sont les candidats à une formation qualifiante orientés vers un Visa pour une remise à niveau en mathématiques. Illustration avec le parcours d’Elodie Henriques. Ancienne planificatrice maintenance dans l’usine blésoise de Procter et Gamble, elle termine aujourd’hui sa formation « Technicien d’usinage en commande numérique ». |
« Quand j’ai eu l’occasion de quitter mon entreprise, je n’ai pas hésité » livre Elodie Henriques. Son entreprise ? C’était l’usine blésoise de la multinationale Procter et Gamble. A 45 ans, elle a pourtant travaillé pendant 12 ans sur ce site industriel de production de shampoings. « Depuis deux ans et suite à un accident de travail, j’étais planificatrice maintenance. C’est-à-dire que je gérais l’organisation des réparations des machines. » Une activité qu’Elodie n’aime pas et qu’elle ne se voit pas poursuivre. « Avant j’étais technicien de maintenance. C’est le monde des machines que j’aime, pas celui des bureaux. » L’occasion de changer de métier se présente fin 2015, quand l’entreprise décide de réduire ses effectifs. Dans ce cadre, elle propose un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Il comprend le financement des formations à tous les volontaires au départ. Elodie accepte de quitter son poste et décide de suivre une formation à l’AFPA de Bourges. Objectif : obtenir le titre professionnel « Technicien d’usinage en commande numérique ». « Par le passé j’ai déjà eu l’occasion de faire de l’usinage. J’aime particulièrement bien la petite série. De toujours fabriquer des pièces différentes, ça demande de la précision et de la réflexion » explique Elodie. Pour savoir si elle a le niveau pour suivre la formation, l’organisme de formation lui fait passer des tests de logique, de mécanique et de mathématiques. Mais, elle rate ce dernier. « Je n’avais pas le niveau en maths : je ne me souvenais même plus des règles de calcul les plus élémentaires. »
« J’ai appris à factoriser des équations, à calculer des volumes, des dimensions réelles et réduites ou encore l’échelle d’un plan… »
« Les formateurs m’ont vite rassuré en me disant que j’avais encore le temps de me remettre à niveau avant la prochaine session de formation qui débutait en septembre. » Ainsi, Elodie est orientée vers un Visa Trois en un. Elle le débute à l’AFPA de Blois au mois de janvier 2016. Les deux premières semaines de la formation, Elodie réapprend « les basiques » : les quatre opérations, les priorités opératoires, les fractions, etc. Ensuite, elle étudie des notions plus complexes mais surtout plus importantes pour savoir usiner des pièces. « J’ai appris à factoriser des équations ; la trigonométrie (angles, cosinus, sinus, etc.) ; à calculer des volumes, des dimensions réelles et réduites ou encore l’échelle d’un plan… Tout ça c’est important pour savoir déterminer la vitesse de coupe d’une machine ou bien la manière dont elle va creuser une pièce par exemple. » Les mathématiques n’ont jamais véritablement posées de problème à Elodie. « J’avais simplement tout oublié. » A l’aise avec les exercices, elle travaille principalement de chez elle. « J’avais encore mon poste à l’usine et ma vie de famille à organiser » explique-t-elle. Sa formatrice, Nelly Callard, accepte qu’Elodie ne vienne à l’AFPA que deux fois par semaine, après le travail. « J’ai vraiment apprécié cette liberté et puis Nelly était très disponible : quelle que soit l’heure, par téléphone ou par mail, elle a toujours répondu à mes questions. Si au collège j’avais eu des professeurs comme elle, j’y serais sûrement resté plus longtemps !« Mars 2016, Elodie termine son Visa Trois en un – elle fait partie des 149 apprenants ayant reçu son passeport Libres savoirs le 3 février dernier. Elle repasse le test de mathématiques… avec succès. Au mois de septembre, elle intègre alors la formation « Technicien d’usinage en commande numérique » qu’elle terminera à la mi-avril. « Le Visa ma permis d’intégrer la formation qualifiante que je voulais. C’est un dispositif de formation que je trouve très bien » assure Elodie. Comme elle, les candidats à une formation qualifiante à l’AFPA sont nombreux à passer par la case remise à niveau en mathématiques. « Nous avons eu 36 personnes en 2016 qui ont fait un Visa Trois en un pour pouvoir rentrer dans une formation où la maîtrise des maths est importante telle que celles pour devenir plaquiste, charpentier ou bien tailleur de pierre. Les Visas jouent ici pleinement leur rôle de tremplin vers la formation qualifiante » note Farida Rathonie formatrice à l’AFPA de Blois. Aujourd’hui en congé de reclassement, Elodie sera officiellement licenciée fin août. Prochaine étape ? Intégrer une entreprise qui réalise de l’usinage de pièces uniques ou en petites séries. |